De l’orpaillage à la soudure : l’histoire d’Issa, extirpé de l’exploitation à Perma

À seulement 15 ans, Issa Ayouba a dû faire face à des choix difficiles, marqués par son travail dans les mines de Yamyambou, dans l’arrondissement de Perma, commune de Natitingou.

« Les frais de scolarité étaient trop lourds pour mon père, alors j’ai dû abandonner l’école en classe de cours moyen 1 (CM1). J’ai quitté Tonri, mon village natal de Pehunco, pour tenter ma chance à Perma. On m’avait dit qu’il était possible de gagner de l’argent dans les mines, et j’ai voulu voir par moi-même.

Avant mon départ, j’ai demandé à ma mère de me donner un peu d’argent pour m’acheter des vêtements, mais j’ai utilisé cet argent pour prendre un taxi en direction de Perma, à plus de 100 kilomètres à l’ouest. Une fois arrivé, je me suis approché d’un garçon du village pour lui demander où se trouvaient les mines. Ne connaissant personne et sans parent sur place, il m’a été difficile de trouver du travail tout de suite. Heureusement, j’ai fait ami avec d’autres enfants, qui m’ont aidé à m’orienter.

Après quelques jours d’errance autour du site, j’ai enfin été engagé comme « garçon de courses » par l’un des propriétaires. Le lendemain, on m’a envoyé avec un autre jeune au fond d’un puits d’extraction d’or. Ma tâche consistait à apporter des outils aux mineurs et à remonter les bouteilles d’eau vides. Ainsi, je devenais la navette entre la surface et le fond du puits, utilisant une corde pour cela, pour une rémunération allant de 500 à 1000 CFA par jour. Je ne m’attendais pas à des conditions de travail si difficiles, et malgré les onze mois passés à chercher à faire fortune, je suis resté déçu.

Tout a changé grâce à une sensibilisation sur le travail des enfants organisée par le projet BC-TEDE. Ma mère, soucieuse de ma situation, s’est renseignée et a fini par venir me chercher. C’est alors qu’on m’a demandé de choisir un métier. DEDRAS-ONG m’a inscrit à une formation en soudure, un domaine que j’ai toujours rêvé d’explorer. Aujourd’hui, je suis très heureux et je remercie sincèrement le projet Briser les Chaines du Travail et de l’Exploitation Domestique des Enfants BC-TEDE et tous ceux qui ont œuvré pour que je sois ici, en train de construire un avenir meilleur. »