Mobilisation des leaders religieux du Borgou et de l’Atacora : Un front uni contre l’exploitation domestique des enfants grâce à DEDRAS ONG 

Dans le cadre du projet « Briser les chaînes du travail et de l’exploitation domestique des enfants » (BC-TEDE), soutenu financièrement par Woord en Daad et AFAS Foundation et mis en œuvre par DEDRAS ONG, 150 leaders religieux de toutes obédiences ont été mobilisés dans une série de rencontres organisées à Parakou et Tchaourou dans le Borgou, ainsi qu’à Natitingou, Tanguiéta et Toucountouna dans l’Atacora. Ces séances avaient pour objectif d’engager les figures d’influence spirituelle dans la lutte contre le travail et l’exploitation domestique des enfants au Bénin.

Un engagement collectif pour protéger les enfants dès la naissance

Pasteurs, imams, et dignitaires des cultes endogènes ont répondu présents pour porter haut le message de la protection des droits des enfants, y compris l’importance de leur déclaration à la naissance et l’établissement des actes de naissance.

Soulé Adamou, Directeur du Projet BC-TEDE à DEDRAS ONG, a insisté sur l’urgence d’une action concertée :

« La réduction de l’exploitation des enfants ne peut se faire que par une mobilisation de tous les acteurs, chacun dans son rôle. La première étape est de garantir aux enfants une identité légale dès leur naissance et ensuite veiller à leur protection et les scolariser. »

Cet appel à l’action a été renforcé par Aissatou Saka, représentante de la Directrice Départementale des Affaires Sociales du Borgou, qui a affirmé :

« Il est temps d’unir nos forces. Le combat contre le travail des enfants passe aussi par leur déclaration à l’état civil afin qu’ils puissent jouir pleinement de leurs droits. »

Une sensibilisation globale et des engagements forts

Les échanges ont permis aux participants de mieux appréhender l’ampleur du travail et de l’exploitation domestique des enfants, prenant ainsi conscience des réalités préoccupantes auxquelles ces jeunes sont confrontés. Ils ont également été informés des mécanismes de signalement et de dénonciation, notamment via le numéro vert 138, leur offrant un moyen concret d’agir efficacement face aux cas d’abus identifiés.

Les discussions ont mis en lumière les actions déjà menées par DEDRAS ONG et ses partenaires, illustrant les progrès réalisés ainsi que les défis à relever pour garantir un meilleur avenir aux enfants vulnérables. Enfin, les leaders religieux ont pu se familiariser avec le cadre légal encadrant la protection et la déclaration des enfants à la naissance, un élément essentiel pour assurer leur reconnaissance officielle et garantir leurs droits fondamentaux dès les premiers jours de leur vie.

Bouhaliou Alfa Djibril, Inspecteur du travail à la Direction Départementale du Travail du Borgou, a souligné l’importance du rôle des figures religieuses dans cette lutte :

« Un leader est un repère. Son comportement influence. Dans cette lutte, il doit être l’incarnation des valeurs qu’il défend, y compris l’importance de garantir aux enfants une existence légale dès leur naissance. »

Lors des séances de sensibilisation organisées dans le département de l’Atacora, les acteurs de la chaîne de protection des enfants ont apporté un éclairage essentiel sur la réalité du travail des enfants exploités dans les grandes villes du Bénin ou au Nigéria. À travers des cas concrets, ils ont démontré les dangers et risques auxquels ces enfants sont exposés si aucune action urgente n’est entreprise.

Face à cette situation, ils ont insisté sur l’importance du rôle des leaders religieux, les exhortant à s’impliquer activement dans la sensibilisation de leurs fidèles. En effet, le département de l’Atacora est identifié comme l’une des principales zones pourvoyeuses d’enfants pour le travail domestique dans les grandes villes, une réalité alarmante qui appelle à une mobilisation accrue.

Vers une dynamique pérenne

Les responsables religieux ont unanimement salué l’initiative et ont pris l’engagement d’intégrer ces messages dans leurs sermons, prêches et enseignements afin de lutter contre l’exploitation des enfants.

Pasteur Alphonse Kinkponhoué, Président de l’Union des Églises Évangéliques du Bénin, a affirmé avec force :

« Nous sommes prêts à sensibiliser à divers niveaux et à dénoncer tout cas d’abus ou d’exploitation d’enfants. Nous devons sortir de notre silence, car en le faisant, nous encourageons le phénomène. »

De son côté, Saliou Djinadou, Président des cultes endogènes de Tchaourou, a mis en lumière l’importance de l’identité légale des enfants :

« Un enfant sans identité officielle est plus vulnérable à l’exploitation. Garantir leur existence légale, c’est leur donner un avenir. Je vais partager cette information avec mes pairs et les exhorter à sensibiliser les fidèles à chaque occasion. »

François Agbéyahoué, vénérable suprême évangéliste de l’église du christianisme céleste de Natitingou, a souligné la dimension morale du problème :

« Exploiter un enfant, c’est commettre un péché, ce qui est contraire à la volonté de Dieu. Nous devons en faire une priorité dans nos lieux de culte. Je ne ménagerai aucun effort pour sensibiliser mes fidèles. Nous ferons de notre mieux pour changer les choses. »

El Hadj Séni Sarè, secrétaire général de la communauté islamique de Tanguiéta, partage cet engagement et insiste sur le rôle des parents :

« La sensibilisation des parents contre le travail des enfants sera une priorité. Tous les imams et maîtres coraniques seront instruits afin que l’information soit relayée. Nous sommes conscients que ce phénomène est préjudiciable aux enfants. Les parents doivent prendre leurs responsabilités et choisir la voie de la scolarisation. »

Grâce à ces engagements concrets, la lutte contre l’exploitation infantile prend un nouvel élan, avec une sensibilisation accrue sur l’importance de la déclaration des enfants à la naissance et leur protection dès les premiers jours de leur vie.